mardi 17 mars 2015

Kayra Öküzgözü 2012, rouge, Daniel O'Donnell, Turquie

La Turquie, encore et toujours. Après m'être vautré avec volupté dans le Narince, je vous invite à plonger au coeur de quelques vins rouges à base de cépages "maison". Retournons d'abord dans les chais de Kayra, pour comparer deux vins à base d'Öküzgözü. Si le premier est le résultat d'un assemblage de diverses parcelles, le second provient d'un seul vignoble, le prix allant du simple au double. C'est parti, débouchons le Kayra Öküzgözü 2012!

Au top départ, le vin se révèle assez timoré. Au nez, vanille et caramel se présentent, signe d'un élevage un poil trop appuyé mais pas dans des fûts neufs, à mon avis, et peut-être pas français, non plus (la fiche technique sur le site du domaine n'est pas claire à ce sujet: 10% de fûts neufs, pendant 10 mois, oui mais le reste?). Donc ça donne une aromatique de faible intensité dans laquelle je cherche un peu en vain l'apport de la matière et du cépage. En bouche, c'est plus réjouissant, un peu de fruit rouge daigne se pointer en rétro-olfaction, on a une belle acidité, un alcool faible (13% très bien gérés) et des tanins plutôt bien fondus, ce qui donne un ensemble léger et gouleyant. La finale est d'une assez bonne longueur, toujours sur le duo caramel/vanille. Si la gamme d'arômes se livre davantage après quelques heures de repos, on aura un joli vin. Sinon... bref, y'a plus qu'à patienter!

Pas d'améliorations significatives à mes narines après 6 heures, quelques ajustements tout au plus. La vanille s'efface un peu au profit d'une ou deux petites cerises. La bouche, par contre, a encore gagné en volume et en profondeur et offre un touché enthousiasmant. La trame acide porte agréablement le vin qui révèle bien plus de caractère qu'au départ. Puisque je manque de repère avec ce cépage, j'aurais tendance à comparer cette structure tonique à un Chianti Classico bien né. En rétro, je perçois des épices et une sorte de côté floral du style violette, mais ce n'est pas exactement ça, je n'ai pas d'autre terme qui me vient à l'esprit. Et à part cette pointe de cerise, pas d'autres fruits à signaler non plus. Si la structure m'oriente vers la Toscane, l'aromatique épicée fait plutôt référence à des crus Languedociens tels Saint-Chinian. En l'état, ça reste très agréable à boire, c'est salivant, sapide devrais-je dire, la vivacité de ce vin devrait faire écho sur une belle viande un peu persillée. Pour la complexité des parfums, gageons que l'Öküzgözü suivant répondra à l'appel, la démarche étant un peu plus poussée. Satisfaisant pour un vin avoisinant les 12 euros!

Ma note globale: 85/100

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